Le soleil se lève une fois de plus bien tard sur ce nouveau camp et nous nous levons donc un peu trop tard. Nous prenons pied sur le glacier pour le premier portage vers la face vers 12h30, heure fatidique, heure de la fonte, heure de s’enfoncer à chaque pas, de dépenser trois fois plus d’énergie qu’il n’en faudrait au lever du jour.
Nous mettons finalement 4 heures au lieu des 2 prévues. L’approche de la paroi est magnifique sur un glacier large et sans crevasses. La face en elle-même est de plus en plus attirante, nous décidons de la ligne que nous allons tenter dans les jours à venir et l’excitation est à son comble, nous aimerions tellement être déjà là-haut dans nos portaledges.
Steph craque. Il rentre au camp exténué par ce énième portage, nous laissant à Nico, Sean et moi le soin des premières longueurs. Après un « pierre, papier, ciseaux », c’est à Sean que revient le droit de fouler pour la première fois le rocher du Kyzyl Asker. Après une belle longueur de presque 60m, nous le rejoignons avec un plaisir non dissimulé de grimper enfin. Nous hissons un premier sac dit « haul bag » et Nico s’attaque à la longueur suivante et s’arrête en bout de corde. Ces deux premières longueurs sont splendides, le rocher est parfait, au soleil jusqu’à 18h30, chaud malgré l’altitude (4700m tout de même).
Cette voie va être fabuleuse, la ligne est évidente, il y a de belles vires régulièrement, presque aucun risque de chute de corniche… Le top sur plus de 1200m de haut!
Le temps d’arranger les relais et de hisser un peu plus haut ce « haul bag », il est déjà largement temps de descendre. Nous quittons la paroi à 20h30 et rentrons en un peu plus d’heure (interminable) au camp où nous retrouvons Steph qui dormait. Un bon repas et tout le monde au lit.