La neige ayant été de la partie toute la nuit, l’idée de gravir le pilier est remise à plus tard et nous décidons d’explorer les autres vallées des environs.
Départ un peu plus matinal cette fois, nous nous scindons en deux équipes. Nico et Sean vont repérer la vallée du Kizil Asker, le plus haut sommet des environs. Tandis que Steph et moi grimpons vers un col à 4800m, col qui allait nous donner le loisir d’observer de plus près un de nos potentiels objectifs et nous permettre de basculer d’une vallée à l’autre sans avoir à repasser les Check-points divers et variés. Nous mettrons finalement beaucoup plus de temps que prévu pour l’atteindre, une poudreuse fabuleuse mais infernale sans skis ni raquettes nous ralentit énormément. Nous mettons deux heures pour franchir un couloir de 200m à 45°. Une fois sur le plateau glaciaire, c’est alors une neige toujours profonde mais cette fois lourde qui nous attend. Nous atteignons le col à 15h après 6h d’effort. L’altitude et cette neige nous atomisent. Nous arrivons vidés. Vides et déçus aussi parce que le pilier que nous espérions être un objectif majeur se révèle être finalement assez peu excitant. Déçus aussi parce que le col en question est très raid sur son autre versant et nous empêche donc de passer d’une vallée à l’autre comme prévu.
La descente est encore plus fatigante que la montée. Elle est surtout beaucoup plus exposée. Nous tentons en effet de prendre un autre chemin pour rentrer mais celui ci nous oblige à slalomer durant des heures entre de gigantesques crevasses et à passer sous d’innombrables et menaçants séracs. Le tout toujours dans cette neige profonde et lourde. Un véritable calvaire. Nous rentrons au camp après 3h30 de descente et une vingtaine de pauses où nous nous couchons littéralement dans la neige.
Au camp, Sean et Nico ont heureusement une bonne nouvelle. Le Kizil Asker semble être un très bel objectif.
Sean et Nico se préparent pour attaquer le pilier en façe de notre bivouac vers 5h du matin. Steph et moi déclinons l’invitation.
Sean et Nico ne sont toujours pas bien. Steph à quelques mots de tête à nouveau et moi, je sens que le soleil et la neige m’ont brûlé quelques coins ou j’ai omis de mettre de la crème.